Après deux saisons en Alsace en National 3, au FC Mulhouse puis au FC Saint-Louis/Neuweg, Tim Jabol a signé un contrat professionnel d’un an en faveur du Stade rennais. Le joueur est conscient de changer de monde.
Le rêve est devenu réalité pour Tim Jabol, 19 ans, qui a signé son premier contrat professionnel en faveur du Stade Rennais. Le jeune Parisien, arrivé en Alsace il y a deux ans, a accepté de revenir sur la saison écoulée sous les couleurs du FC Saint-Louis/Neuweg, et d’évoquer ses ambitions futures au sein du club breton.
Tim, vous voilà joueur du Stade rennais. Quelles sont les étapes qui vous ont amené à signer chez le récent vainqueur de la coupe de France ?
J’ai reçu une invitation du club de Rennes par l’intermédiaire de mon agent, ce qui m’a permis de réaliser un premier essai là-bas durant le mois de janvier. Pendant quatre jours, tout s’est très bien passé, j’ai donc eu l’occasion d’y retourner une seconde fois au mois de mars. Deux semaines plus tard, mon agent m’a appris la bonne nouvelle : Rennes me formulait un contrat professionnel d’une durée d’un an.
« Saint-Louis a été un tremplin »
Quel rôle a joué le club de Saint-Louis dans ces tractations ?
Je suis arrivé à Saint-Louis en début de saison en signant une licence avec le club. Au cours de cette saison, j’en ai profité pour valider mon Brevet de moniteur de football (BMF). C’est tout ce qui me reliait au club. J’ai eu le soutien de Cédric Decker, il n’y a eu aucun souci à ce niveau. Mes deux essais en Bretagne n’ont pas perturbé Saint-Louis.
Sentez-vous que le regard des gens a changé depuis votre signature à Rennes ?
Ma notoriété a un peu changé, c’est certain. Le regard des gens est différent et c’est nouveau pour moi, je n’en ai pas l’habitude. Certains sont surpris, car je n’exprime pas ma joie comme je le devrais, ils pensent que je ne réalise pas ce qui m’arrive. Mais tout cela, c’est ce à quoi j’aspire depuis que j’ai commencé le football étant petit.
Considérez-vous que Saint-Louis a servi de tremplin pour lancer votre carrière professionnelle ?
Après une saison un peu décousue au FC Mulhouse, j’avais pour objectif de m’épanouir à Saint-Louis, d’évoluer, de prendre confiance en moi et de goûter au National 3. J’ai pu signer ici grâce à Majid Karryjane et à Sébastien Cuvier. Au final, je réalise une saison complète, même si je déplore cette blessure en fin de championnat. Je ne retiens que du positif de cette expérience enrichissante. On a connu des moments difficiles, mais ils font partie de mon apprentissage. Oui, Saint-Louis a été un véritable tremplin sans lequel il ne m’aurait pas été possible de signer à Rennes.
À Rennes, vous serez soumis à une rude concurrence. Y êtes-vous préparé ?
En arrivant à Saint-Louis, je n’étais pas dans l’optique d’être titulaire. J’ai toujours été confronté à la concurrence et cela ne me fait pas peur, au contraire, cela fait partie du football. Je suis conscient de devoir m’améliorer au niveau de l’impact physique. Mes qualités athlétiques ne sont pas exploitées au maximum, c’est le constat qu’ont fait les dirigeants rennais lors de mes essais. Et puis, je vais devoir être plus décisif, me projeter davantage devant les buts adverses. Des joueurs « box to box », c’est ce qui est recherché dans le football moderne.
En rejoignant ce club, vous avez en ligne de mire la Ligue 1, mais aussi l’Europa League…
Je vais débuter la saison avec la réserve, qui évolue en National 3, mais il y aura une passerelle entre les deux effectifs. Lorsque Julien Stephan aura besoin d’un joueur, le basculement sera rapidement fait. Mais cela dépendra de plusieurs facteurs : l’attitude, l’investissement… Il faudra saisir sa chance si elle se présente.
« C’est comme si je partais pour un essai »
Le conte de fées que vous vivez doit naturellement réjouir vos proches. Il est facile d’imaginer la fierté qu’ils éprouvent à votre égard.
Étant petit, je me souviens que j’en parlais avec mon père. Déjà à l’époque, Rennes revenait souvent dans nos discussions, pour la qualité de son centre de formation. Je me suis éloigné de Paris parce qu’il n’y avait pas de possibilité pour moi, tout était très fermé. Je n’ai rien lâché, j’ai enduré des choses dans les catégories plus jeunes et fait des sacrifices. J’ai pu compter sur le soutien de mes deux parents. Je suis très proche d’eux. Ma mère savait que j’aimais le foot, mais a toujours insisté pour que je fasse autre chose après le bac. J’ai passé mon service civique, mon BMF, je vais peut-être reprendre les cours d’anglais une fois à Rennes.
Dans ce milieu, l’anglais pourrait effectivement vous servir pour le futur. Visez-vous plus haut ?
Je vais y aller étape par étape, avec un objectif à courte distance qui est de prolonger mon contrat à la fin de la saison. Je garde les pieds sur terre, ce n’est que le début. C’est comme si je partais à Rennes pour un essai d’un an.
Propos recueillis par Lionel SORET pour le journal L’Alsace. Lire l’article en intégralité.