C’était le 18 novembre 2012, dans le cadre de la Coupe de France. En plus de jouer les premiers rôles en National 3, les Ludoviciens ont réalisé ce soir-là, dans son Stade de la Frontière, un des plus grands exploits de son histoire en terrassant le Gazelec d’Ajaccio (2-0), pensionnaire de Ligue 2, à l’issue d’une rencontre riche en rebondissements.
Douzième minute de jeu. C’est le tournant de la rencontre, incontestablement. Meslien adresse une ouverture en profondeur pour Anatole. Ce dernier profite de sa vitesse pour devancer la sortie de Rastello, qui commet l’irréparable en fauchant grossièrement l’attaquant ludovicien à l’entrée de la surface.
Le portier corse voit logiquement rouge, une sanction qui oblige le coach ajaccien, Jean-Michel Cavalli, à lancer Maury en lieu et place de Laifa. Après cinq minutes de flottement, Julien Matter garde son calme pour enrouler un amour de coup franc dans la lucarne du malheureux gardien remplaçant.
Cet enchaînement d’événements donne des ailes à des Ludoviciens tout près de doubler la mise sur ce “pointu” de Feghoul qui vient mourir à côté du poteau corse.
Avant cela, le début de match avait pourtant nettement été à l’avantage des pensionnaires de Ligue 2, qui se sont heurtés par deux fois à l’excellent Laurent. Ce dernier se montre d’abord décisif sur une tentative de Verdier (4 e’), avant de récidiver quelques minutes plus tard d’une claquette magistrale sur une tête à bout portant de Bocognano (7 e’).
Le gardien haut-rhinois est décidément à la hauteur de l’affiche, puisqu’il parvient à préserver le court avantage des siens en repoussant des poings un tir excentré de Verdier (23 e’). Passée la demi-heure de jeu, les visiteurs subissent un nouveau coup dur, avec la sortie sur blessure de Colloredo, qui se relèvera sonné d’un duel aérien musclé avec MBani.
Un Laurent “taille patron” dans le but ludovicien
Le Gazelec reprend toutefois son emprise sur la rencontre. Et il faut à nouveau un Laurent “taille patron” dans les cages ludoviciennes pour empêcher Saadi (45 e’), Verdier (45 e’+4) ou Colinet (45 e’+8) d’égaliser durant les interminables minutes d’arrêts de jeu.
Au retour des vestiaires, les choses se corsent pour les hommes de Vincent Rychen, qui essuient les assauts répétés des Ajacciens.
Déjà décisif en ouvrant la marque, Matter évite le pire aux siens en repoussant sur sa ligne une frappe de Saadi (48 e’). Acculé, pressé et dominé par dix Corses révoltés, Saint-Louis fait le dos rond et ne résiste que grâce à un courage et une solidarité peu communs. Poggi (69 e’) et Saadi (70 e’), qui manquent l’égalisation d’un rien, peuvent en témoigner.
Et, alors que le temps file et qu e Saint-Louis se rapproche d’une qualification historique, les espaces s’ouvrent au cœur de la défense ajaccienne.
Onesta en profite pour lancer Feghoul, qui grille la politesse à son vis-à-vis avant de fixer Maury et de le tromper d’une frappe croisée (85 e’). Comme un symbole, c’est un Ludovicien pur souche qui vient libérer et soulager un Stade de la Frontière en fusion. Un stade qui ne demande désormais qu’à revivre de telles émotions, pour le 8 e tour, dans trois semaines.
LIONEL SORET pour le journal les DNA du 19/11/2012
Feuille de match
Dimanche 18 novembre 2012 à 17h – 800 spectateurs – 7ème tour de la Coupe de France – Saint-Louis / Gazelec Ajaccio : 2-0 (1-0)
Buteurs ludoviciens : Julien Matter (18′), Mickaël Feghoul (85′)
Saint-Louis : Olivier Laurent [C], Liridon Limanaj, Julien Matter, Sylvain Meslien, Diego Onesta, Mickaël Garos, Oxence Mbani, Steve Brom, Jérémie Anatole (Jérémy Lux, 82′), Mickaël Feghoul (Maxime Matter, 88′), Romaric Degre Tre (Cédric Goepfert, 53′). Moyenne d’âge des titulaires : 25 ans, Entraîneur : Vincent Richen
Ajaccio : Lucas Rastello, Yohan Bocognano, Raphaël Romey, Louis Poggi [C], Olivier Davidas (Evan Chevalier , 60′), Anthony Colinet, Mickael Seymand, Noui Laïfa, Clément Maury (16′), Idriss Saadi (Mickael Colloredo, 30′), Youssouf Touré, Nicolas Verdier. Moyenne d’âge des titulaires : 27 ans, Entraîneur : Jean-Michel Cavalli